6 février 2012 à 20:04

publication venant d'un blog sur www.sofoot.com

 

Footballeurs, footballeuses : ils ont la même passion mais pas le même métier

Franck Ribéry et Elise Bussaglia aiment le football, jouent au plus haut niveau et disputent des compétitions internationales. Mais, Franck Ribéry gagne généreusement son pain uniquement grâce au football, son métier, et s'offre le loisir d'ouvrir un bar à chicha sur son temps libre alors qu'Elise Bussaglia joue au football après l'école parce que c'est son métier d'enseignante qui lui permet, d'abord, de vivre. Pourquoi donc, dans un même domaine et à compétences égales, ce qui est possible pour un homme ne l'est pas pour une femme ?

Longtemps, la grille du domaine sportif a été fermée aux femmes et les hommes se sont bien gardés de leur fournir un double des clés. Pistes et stades sont un lieu absolument masculin, une arène dans laquelle les hommes se disputent le pouvoir, au sens de performance et d'autorité. Les femmes ne sont pas exclues du spectacle. Elles sont même les bienvenues. Dans les gradins. Pour applaudir les athlètes, sourire au vainqueur, pleurer le vaincu. 

Mais, il arrive qu'il y ait des femmes que ça n'amuse pas de rester assises dans les tribunes. Il arrive même qu'il y en ait qui aient assez de couilles pour en descendre et s'approprier le stade. Des femmes comme Alice Milliat qui, ignorée par l'insolent Pierre de Coubertin et consorts, crée en 1921 la Fédération sportive féminine internationale et crée les premiers jeux mondiaux féminins à Monte Carlo. Malgré la détermination d'Alice Milliat et ses héritières, le sport féminin continue de se développer dans l'ombre de la médiatisation du sport masculin. Et dans la souffrance économique. Elles ont eu le beurre. Pas l'argent du beurre. 

Longtemps, aussi, ce sont les hommes qui ont fait la guerre, soulevé les montagnes, traversé les océans, pendant que les femmes les attendaient à la maison. Comme la sage Pénélope tissant le linceul le jour, le défaisant la nuit, en attendant le retour de son rusé de mari, Ulysse, en son royaume. Dans l'imaginaire collectif, le héros n'est pas une femme. Et si l'on paie si bien le sportif, c'est aussi parce qu'on l'associe à la figure du héros : un homme qui vend du rêve. Et ce rêve a un prix. Les patrons de chaîne se disputent La Ligue des Champions à un prix surréaliste parce que la compétition est une épopée, une série de récits récréatifs et héroïques qu'on se plait à suivre. Plaisir qui, bien souvent, prime sur la conscience politique que l'on a du statut exagérément privilégié du sportif parce qu'on lui reconnaît qu'il est l'artisan de sa propre aventure, aventure d'autant plus passionnante qu'elle est collective. 

C'est aussi pourquoi l'on devient beaucoup moins bienveillants à l'égard des sportifs qui ne font pas figure de héros. Ainsi, tout le monde s'accorde à dire que les Bleus de Knysna ne méritaient pas leurs salaires et encore moins leurs primes. Vus comme des sportifs sans cœur et sans souffle, nonchalants et inhabiles, le peuple s'en désintéresse et n'admet de s'être fait berner par des artefacts. Ce sont des non-héros. Comme vous et moi. Par conséquent, ils ne valent pas beaucoup plus que le SMIC. 

De la même manière, on n'arrive pas à associer la femme à l'héroïsme parce que, dans l'imaginaire collectif, elle n'a jamais porté en elle la fibre épique. Il y a bien Jaimie Sommers, ancienne championne de tennis devenue Super Jaimie après un accident de parachute, qui aura réussi à s'imposer comme une héroïne. Mais on ne s'infiltre pas aussi facilement dans le monde merveilleux des héros quand celui-ci est symbolisé et gouverné par les hommes depuis des millénaires. Et c'est d'autant plus difficile que les héros ne meurent jamais. Par ailleurs, il n'est pas souhaitable d'attendre que les sportives soient élevées au rang d'héroïnes pour recevoir un salaire égal à celui des sportifs de haut niveau. 

Il serait simplement plus raisonnable et honnête de rémunérer généreusement les sportives pour qu'elles n'aient pas à choisir entre leur passion et leur métier, lesquels, dans la réalité, ne devraient pouvoir faire qu'un. 

Au lieu de ça, on les considère comme des exceptions. Elles sont un peu plus que des sportives du dimanche, mais moins que des héroïnes. Elles sont des exceptions qui, malheureusement, ne changent rien à la règle démocratique et économique.

Or, une petite fille devrait pouvoir affirmer : plus tard, je serai footballeuse professionnelle. Ma passion me rendra heureuse et c'est aussi grâce à ce métier que je nourrirai mes enfants.

Commentaires

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